Traditions xaela

En arrivant près d'une yourte, appeler « nokhoi khor ! » ce qui signifie « Tenez votre chien » et cela qu’il y ait ou non un chien. Quelqu'un de la famille sortira alors de la yourte et vous invitera à rentrer.

Interdit de s’adosser ou passer entre les poteaux de la yourte

Entrer dans la yourte en avançant le pied droit en premier, sans trébucher ni marcher sur le seuil

Étendre ses bras pour toucher les deux côtés du chambranle. La croix devant la porte de la maison est traditionnellement un symbole indiquant qu'une mort est arrivée

Le feu étant considéré comme le plus pur des éléments, on ne doit y jeter aucun déchet.

On ne s'assoit ni ne se tient au Nord d'une personne plus âgée

On ne passe pas entre le feu et l'arrière du logement

Le « nar zuv » est la direction de la rotation du soleil. Les xaela suivent Azim. Par exemple, lorsqu'on rabat le toit de la maison, par exemple, on doit marcher dans la yourte dans la même direction qu'Azim

Interdit d'emmener des armes dans une yourte. Elles sont TOUTES déposées à l'entrée (y compris le couteau de chasse)

Traditions d'accueil : tsailaga, offrir le thé ; budaalaga, offrir le riz et dailaga, offrir le dîner. Lorsque deux familles se rencontrent sur la steppe, on fait toujours tsailaga. Le bol offert pour accueillir les invités doit être tenue et but de la main droite

Quand la chasse les amène à abattre un loup, les chasseurs xaela lui feront hommage en détruisant l’arme qui a porté le coup fatal car celle-ci est devenue maléfique.

Il est dit que le prénom reflète la personnalité de l’enfant et est aussi un facteur de chance pour celui qui le porte. Il est donc tout à fait primordial de le choisir avec le plus grand soin !

Le Nèr Ogokh (prononcer Ner Oyeuss) est une cérémonie durant laquelle un enfant reçoit son nom. Cet événement indispensable commence dans les premiers jours de l’enfant avec un rassemblement de tous les proches et membres de la famille, pour préparer des plats typiques, desserts et autres rafraîchissements (l’alcool est autorisé avec modération). La date étant toute aussi importante que l’événement lui-même car choisie par un Udgan, la tradition demande que la cérémonie se tiennent jusqu’au crépuscule.

À ce moment, le père de l’enfant, en respect pour les personnes plus âgées présentes, donne le Khadag (étoffe de soie de couleur bleue) et leur demande de se concerter en vue de trouver un nom approprié. Ce qui s’ensuit est très intéressant: le père viendra murmurer le nom fraîchement sorti à l’oreille droite du garçon ou gauche de la fillette. Si l’enfant a une réaction plaisante le prénom sera immédiatement adopté ! Ou non, et dans ce cas, les propositions continuent. Il est donc fort possible de naître et de ne pas avoir de nom pendant quelques jours.

Un vieil adage indique que « nos ancêtres nous apprennent à ne pas refuser de nom, mais un nom peut tout à fait refuser une personne! »

L’anniversaire des 5 ans, c’est un événement qui se prépare longtemps à l’avance et qui réunit de nombreux invités autour de la yourte familiale à l’extérieur de la ville. Ce jour là, le père prend son meilleur cheval et achète une nouvelle selle pour son fils.

Les enfants apprennent à monter à cheval très tôt. Et le jour des 5 ans, on considère que les garçons passent du monde des enfants au monde des adultes. Lors de cette cérémonie de passage, le père de famille offre la nouvelle selle à son garçon, c’est très symbolique, il l’introduit ainsi dans le monde des grands en lui offrant ce cadeau.

Toute la famille et les amis se réunissent autour de l'enfant.

D’abord, son père monte sur son cheval et fait 3 grands tours de cercle dans le sens des aiguilles d’une montre pour montrer la direction à son fils. Ensuite, dans un magnifique bol d’argent, l'enfant boit la boisson nationale, le fameux lait de jument fermenté (aïrag), puis met quelques gouttes de ce lait sur la crinière du cheval.

L’aïrag est une sorte de vin au lait qui se rapproche vaguement du cidre. Enfin, après avoir bu solennellement le reste du bol, l'enfant monte sur le cheval pour faire lui aussi 3 grands tours de cercle dans le sens des aiguilles d’une montre, comme son papa lui a montré.

Ainsi, il fait ce qu’il doit faire pour devenir un vrai petit homme. On raconte que si un garçon ne fête pas ses 5 ans de cette façon, il ne deviendra jamais un homme et que sa virilité serait menacée !

Le repas qui suit est somptueux : au menu, des boulettes de viande (hushuur), beaucoup de salades composées, du thé au lait.

La cérémonie de mariage la création d’une nouvelle famille et c’est un des événements les plus importants de la vie donc c’est une grande fête solennelle.  

L’homme porte une « deel », le costume traditionnel mais il s’agit pour le mariage d’une deel travaillée avec une bordure particulière et un col souligné par un ruban, avec décoration et motif ou sans. Il peut aussi porter un chapeau et un gilet à col haut et avec bordure.

L’épouse porte aussi le costume traditionnel de « deel », sans bordure et sans col, et ouvert devant. Son gilet est en soie, recouvert de brocart et plein de couleur. Elle porte une coiffure particulière avec des bijoux et des décorations dans ses cheveux.

Avant le jour de mariage, le futur marié, aidé de ses amis et de sa famille, doit monter une nouvelle yourte pour le couple. Celle-ci abritera la cérémonie du mariage. Selon la tradition, la fiancée doit offrir la corde en crin de cheval qui maintiendra la yourte, la couverture en feutre carrée qui recouvre le toit de la yourte, le mobilier à l’intérieur. Tout le reste est à la charge du fiancé.

La cérémonie du mariage se divise en trois parties :

1. Le rituel chez la fiancée

Le jour du mariage, le fiancé arrive quand il fait encore nuit chez la fiancée avec ses témoins. Ils apportent de la viande de mouton bouillie, de l'airag, des fromages séchés et des cadeaux (soie, « khadag » ou écharpe à offrande etc.).

Le rituel d’assembler du lait de jument, de l'airag et de la nourriture que les deux familles ont préparés se veut être le symbole du futur lien de parenté des deux familles.

Ensuite les témoins de la future épouse s’en vont en premier avec la dote pour installer la nouvelle yourte. En effet la nouvelle yourte doit être prête lorsque la mariée arrivera. En plus d’offrir les meubles et le nécessaire à cuisine, les parents de la fille doivent donner également un cheval avec sa selle, la bride et le fouet, des têtes de bétail, des bijoux et les deels du couple pour les trois ans à venir et pour les quatre saisons.

Lorsque le jour paraît, une personne mandatée (dont le signe astrologique est compatible avec celui de la jeune femme) doit la faire sortir de chez elle. Selon la tradition alors que les témoins de la fille l’empêche de sortir et que celle-ci fait semblant de ne pas vouloir partir, la personne mandatée doit l’emporter de force.

Une fois à l’extérieur de la yourte, ils en font le tour et partent en direction de chez le futur marié. Le père de la fille fait la libation avec du lait dans la direction de sa fille en priant pour l’abondance de nourriture et le bonheur dans la vie du nouveau couple. La mère de la future épouse va avec elle et reste trois jours chez les parents de son beau-fils.

Quand ils partent pour amener la fille, le nombre de personnes doit être impair et au retour le nombre doit être pair, ainsi « la boucle est bouclée ».

2. Le rituel du mariage

Quand ils s’approchent de chez le marié avec la levée du soleil, une personne montée à cheval les accueille et les salue avec des libations de lait. Le couple doit alors passé entre les deux feux du bonheur.

Ce rite veut dire que les jeunes gens pourront surmonter tous les obstacles dans leur vie future. On dépose alors à terre un long tapis de feutre blanc devant la yourte. Sur le coté droit du tapis en feutre, on fait un soleil avec du riz sur lequel le mari doit se poser. A la gauche du tapis on fait une lune pour la femme. Ensuite le couple fait trois salutations au soleil.

Puis les deux témoins font entrer la fiancée dans la yourte, lui font deux tresses et l’aide à revêtir ses habits de mariée.

Quand elles ont fini, la belle-mère offre un bol de lait à la fille et les prières rituelles adressées aux dieux, aux beaux-parents, au feu et à l’outre contenant l’airag ont lieu.

Parmi ces prières, celle faite au feu est symboliquement la plus importante. Cela explique pourquoi les xaela attachent une place particulièrement important au feu et le respecte toujours. Ils disent que l’esprit du foyer de la maison est dans le feu.

3. La grande fête qui suit le mariage dure trois jours

Après que ces rituels aient été accomplis, le jeune couple entre dans leur yourte et la fête se poursuit les trois jours suivants avec les deux familles au grand complet.

Une des traditions matrimoniales est celle de l'enlèvement, dans certaines tribus

Avant la cérémonie de mariage, les invités sont séparés en deux groupes : Les femmes entrent à l'intérieur de la yourte où attend la jeune mariée et les hommes attendent dehors avec le fiancé.

Lorsque le chaman donne le départ, les hommes doivent tenter d'entrer dans la yourte et d'aider l'homme à enlever sa future épouse tandis que les femmes sont chargées de défendre cette dernière. Cette tradition symboliserait l'épouse qui se fait enlever de son foyer d'enfant pour construire une nouvelle famille avec son époux.

Le conte traditionnel se fait à l’intérieur du cercle, symbolique forte des tribus xaelas. Le cercle est l’unité de la tribu, de la famille, des différentes castes présentes. C’est un événement fédérateur où chacun oublie ses différences, ses querelles, ses ressentiments pour venir dans un esprit de partage, d’ouverture, de quiétude.

La tradition orale chez les Shonhor est sacrée. On dit que les conteurs sont souvent plus importants que les chamanes car ils sont les dépositaires de la mémoire de la tribu. Le temps de son histoire, le conteur devient le réceptacle des ancêtres de la tribu qui s’expriment par sa bouche. Frapper ou insulter un conteur dans le cercle, c’est frapper et insulter tous les ancêtres de la tribu. C’est une offense extrêmement grave.

Dans le cercle, il est interdit d’écrire, les esprits seraient courroucés d’un tel geste qui serait interprété comme de l’irrespect à leur égard. On essaie, dans la mesure du possible, d’entrer dans le cercle en laissant derrière soi tout ce qui pourrait nuire au bon déroulement de l’activité. Les contes traditionnels par contre sont extrêmement vivants. Les gens présents participent activement, posant des questions, donnant leur avis, commentant le conte. Celui-ci est un conte philosophique et symbolique censé faire réfléchir ou montrer une forme de sagesse ancestrale à ceux qui l’écoutent.
On peut lever la voix, ne pas être d’accord, parfois des discussions peuvent s’engager à l’issue du conte. Dans le cercle, la parole est libre tant qu’elle respecte les traditions. Nul ne saurait être inquiété pour ses dires. Si tant est qu’il y ait offense à un moment, le cercle de lutte est là pour vider les querelles. En n’oubliant pas la tradition la plus sacrée des Shonhor : nul ne saurait ôter la vie ou mourir pour un autre motif que celui de la Veille.

Celui qui viendrait dans le cercle en ennemi, se verra alors traité en ennemi et la culture guerrière xaela n’est pas un conte par contre. Celui qui porterait la guerre dans le cercle doit s’attendre à être défié encore et encore par les guerriers Shonhor.

Les contes ont lieu traditionnellement à la veillée le soir, lorsque la tribu a terminé toutes ses tâches quotidiennes. On entre généralement dans le cercle après la toilette nocturne, sans ses armes –les guerriers responsables de la sécurité de la tribu ont été désignés pour la nuit, avec des vêtements confortables et de quoi manger et boire. L’activité se tient au milieu du cercle de tentes, on voit ainsi combien la notion de cercle est primordiale chez les xaelas. Le cercle de yourtes elles –même rondes accueillant le cercle de conte, par trois fois l’unité et l’esprit communautaire sont ainsi invoqués.

Le conte se déroule toujours la nuit « sous le regard bienveillant de la Déesse du Crépuscule » et toujours sous la voûte céleste car il est dit que les ancêtres sont les multiples étoiles qui parsèment le ciel. Elle réunit hommes, femmes, enfants, jeunes et anciens : dans le cercle de conte, il n’y a plus de castes, plus de rang, chacun est une corne qui se tend et écoute des paroles venues du fin fond des âges…

Il existe deux sortes de cadeaux dans la tradition xaela. Ces derniers sont les cadeaux « à bouche ouverte » et « à bouche fermée ». Les cadeaux dits « à bouche ouverte » sont caractérisés par les objets dont l’ouverture se trouve vers le haut. Ce sont par exemple un bol, un sac… Ces cadeaux sont très appréciés car ils symbolisent la prospérité. Les cadeaux dits « à bouche fermée » sont caractérisés par les objets dont l’ouverture se trouve vers le bas. Ce sont par exemple un chapeau, un lustre. Ces derniers ne s’offrent pas communément car ils symbolisent la dette.

Selon la tradition le cadeau qui avait le plus d’importance pour un xaela était de recevoir les neuf cadeaux blancs. Ces derniers étaient huit chevaux blancs et un chameau blanc. A cela s’ajoutaient souvent des présents en or, en argent, en soie, des vêtements, des khadags des produits laitiers et des sucreries.

Une autre tradition, liée aux coutumes nomades, était d’offrir les cinq animaux domestiques. Ces derniers sont le chameau, la vache (le yack), le cheval, le mouton et la chèvre.

Il existe différentes sortes de cadeaux selon les occasions ou la personne qui le reçoit.

Prenons pour exemple le cas d’un mariage. Les cadeaux les plus courants seront des meubles et du matériel pour leur lieu d’habitation. Lors de la cérémonie de la première coupe de cheveux d’un enfant ces derniers voient leurs invités leur offrir des sucreries, de l’argent ou encore des jouets.

Si l’on demande à quelqu’un d’effectuer un travail pour soit on lui offre généralement un cadeau. Celui-ci dépendra du travail effectué. Il existe également une tradition du cadeau lorsque l’on se rend chez un chamane pour une cérémonie. Cela rentre plus dans le cadre de l’offrande qui sera utilisée pour la cérémonie. Ces dernières sont souvent des khadags, du lait, de l’argent, de l’alcool ainsi que des aliments. Cela dépend de la cérémonie qui aura lieu.

Lorsque l’on offre un cadeau à une personne très respectée telle qu’un moine on lui tend le cadeau dans un khadag bleu. On porte ce dernier sur nos deux mains et l’on y pose le cadeau. Les khadags, écharpes de soie bleues très utilisées en tant que cadeau dans les steppes.

Lorsque l’on rend visite à une famille, il est de coutume de la remercier pour son invitation en lui offrant un cadeau. Il est préférable d’offrir ce dernier à la femme de maison et ce à la fin de la visite. Si l’on offre un cadeau aux enfants de la famille il est préférable de le donner à leur mère au préalable afin qu’elle-même se charge du partage.

Pour une famille nomade, il est toujours apprécié de recevoir des objets difficiles à se procurer en campagne. Par exemple des cigarettes, des allumettes, des sucreries, des lampes…

Lorsque les xaela reçoivent des invités chez eux, toute une cérémonie de cadeau prend place. Ils leur offrent de l’alcool ainsi que de la nourriture (souvent des parts de mouton ou des gâteaux). Ils procèdent également à l’échange de tabatière ce qui peut être considéré comme un cadeau.

Le prix du cadeau n’a pas d’importance pour celui qui le reçoit, le simple fait de l’offrir a de la valeur.

Enfin il est de coutume d’offrir un cadeau avec la main droite en posant sa main gauche sous son coude. On fait de même lorsque l’on reçoit le cadeau.